HULK
J'étais vraiment pas convaincue par - encore ! - un film de super-héros. Bon, ok, je les aime bien, mais trop, c'est lourd.
En plus, en arrivant au cinéma, quelle déception en constatant qu'une avant-première de "Sindbad" était organisée dans la salle voisine... j'en aurais échangé mon billet si Amand ne m'avait pas retenue.
Comme ç'aurait été dommage ! J'aurais raté le meilleur film de super-héros de mémoire de Julie depuis Batman Returns (imdb) en 1992 !
Le casting (imdb) est impecable, et outre un angoissant Nick Nolte, on retrouve avec bonheur Sam Elliott (imdb), un exceptionnel acteur de western (souvenez-vous de Virgil Earp dans Tombstone (imdb), je sais ça n'a rien à voir, mais il avait une mort parfaitement atroce, ça m'a marqué...), et même Jennifer Connely, mais si, vous savez, c'est la baby-sitter de Labyrinth (imdb), ce film tordu de Jim Henson avec David Bowie ! Non ?
Bon, d'accord, j'arrète et je vous parle du film.
J'avais beaucoup reproché à Spiderman (imdb) sa première partie, trop bonne et trop courte à mon sens, celle où Peter Parker se redécouvre après avoir été piqué par une araignée radioactive, tout ça...
Aidé par de bons scénaristes (marre des liens, vous êtes assez grands pour les pécher vous-mêmes), Ang Lee (idem) ne tombe pas dans le piège et ne nous présente dans ce premier épisode (on prend le pari ?) que cette période riche en questionnements où Bruce Banner va petit à petit se transformer, puis faire le chemin difficile qui le conduira à Hulk. Eh oui ! Hulk est un film d'introspection, et même, pour Bruce, une psychanalyse. Les silences y sont lourds de sens et tous les personnages sont filmés en gros plan. Presque intimiste, sans les militaires.
Je rassure les grosbills, y a de la baston, et de la belle, mais c'est pas ce qui fait le film.
Ce qui en fait un vrai film d'action, et une splendide adaptation de comic, c'est sa mise en scène et ses effets de montage. Ang Lee déconstruit le champ/contre-champ, morcelle ses plans, fige les images et joue magnifiquement sur les transitions et les raccords. C'est si beau que j'ai du mal à vous dire à quel point.
Je n'aime pas qu'on fasse l'amalgame entre la BD et le cinéma, et quelques apprentis sémiologues et autres théoriciens adôôôôrent ce genre d'amalgames à la con (comparer des images fixes avec des images en mouvement, blasphème !) mais le rapprochement cette fois-ci est idéalement harmonieux, l'un se marriant avec bonheur avec l'autre.
Bravo et encore merci, Ang Lee.