Frontière(s)
A chaud :
Amand : Déjà, en premier lieu je m'excuse de t'avoir emmenée voir ce film.
Julie : Je suis pas sûre d'accepter tes excuses : je t'avais dit que ce serait sans doute parfaitement emprunté... J'étais encore loin de la vérité, tiens !
A. : C'est plus de l'emprunt, c'est du piratage ! Dire qu'on interdit de filmer l'écran avec nos portables, il s'est pas gêné le réalisateur pour piller ses modèles. Mais on est loin de l'hommage...
J. : On s'est bien faits avoir par Dahan qui en fait de critique a donneé pour cette fois dans la "pub-copinage"...
A. : Surtout qu'il n'a pas arrêté de casser du sucre sur Hostel par exemple, qui lui a vraiment apporté quelque chose de nouveau à ce genre ! C'est vrai quoi, on nous promet des scènes de sadismes et de boucheries sans pareil, et on se retrouve avec du vu et revu, sans la moindre inspiration aucune. J'attends encore ma scène gore ultime moi...
J. : Mais ça c'est parce que t'es un grand malade, toi... Moi j'ai accepté de venir avec toi alors que j'aime pas le sadisme (le gore c'est une autre histoire) parce que soit disant Xavier Gens avait vraiment un message a faire passer bla bla bla et que c'est quand même courageux de mettre un petit peu de politique dans un film de genre bla bla bla. Sauf que je vois pas ce qu'il y a d'intelligent à vaguement rapprocher des élections gagnée par un parti d'extrême droite avec des nazis cannibales. Je trouve au contraire que ça manque tellement de finesse que ça finit par noyer le poisson, et ça c'est pas cool !
A. : D'autant plus que l'apport de l'obédience nazie des cannibales n'a aucun intérêt ! Pourquoi les scénaristes n'ont pas exploité les dérives chirurgicales et médicales à la Mengele ? Au lieu de ça on se retrouve avec des pauvres petits enfants d'un ancien militaire nazi qui ne sont pas racistes du tout (juste un petit viens là métèque de temps en temps) et qui acceptent d'engrosser une nord africaine pour obtenir, accroche toi bien, le chaînon manquant de la race pure ? Quel est l'imbécile qui a pondu ça ? Des personnages nazis dans un film gore et pas la seule expérience à la Ilsa, mais quelle connerie !
J. : Bon, moi ça à la limite je m'en fous. Ce qui me fait chier, ce qui m'énerve, c'est cette tendance à la con qu'ont la plupart de ces jeunes réals à essayer de "faire passer un message". On est d'accord, c'est très bien de vouloir donner dans le genre "j'ai vachement de trucs à vous dire", mais franchement, si c'est pour prendre des fausses vérités à deux balles et les ériger en dogme, et mal en plus, faut arrêter. Tout. Faut plus faire de films. Merde alors ! Et après comment se plaindre sérieusement des 78 millions d'euros gâchés sur Astérix ??? Au moins, les gars qui ont fait Sheitan, ils ont pas pas fait semblant : on sait qu'on fait pas un chef d'oeuvre et que tout le monde à déjà fait ça avant nous, mais au moins, y a de la fraîcheur, et pas la moindre prétention dans Sheitan !
A. : Ce qui me fait pitié c'est d'être prétentieux avec un tel sujet. Ce n'est qu'une mauvaise copie de Massacre à la Tronçonneuse peuplée de chemises brunes après tout. P'tain, être prétentieux avec un pitch pareil, c'est un peu déplacé quand même, non ? L'absence d'originalité ça passe. Le manquement totale à des impératifs du genre (la scène de la douche avec l'héroine qui garde son soutif et son slip, mais où va-t'on ?) ça peut aussi passer. Mais, prendre tout celà au premier degré et se vouloir pédagogue, ça dépasse tout ! Frontière(s) m'a particulièrement déçu, et je ne peux que m'en vouloir de t'avoir fait dépenser 11 euros pour aller voir ça (bin oui, c'est toi qui a payé !)
J. : On va quand même admettre que sur la forme, c'est pas trop laid. Y a quand même des supers longueurs, surtout à la fin ça n'en finissait plus. Et puis moi j'ai bien aimé Yasmine, l'héroine. D'ailleurs dans la salle, y a un gars qui était au moins d'accord avec toi sur le manque de boobs. Le seul moment où on la voit dénudée, de dos, en contre jour, attachée à son lit, il a gueulé "Mais tourne-toi, bordel !"...
Après une nuit de réflexion :
Frontière(s) est ultra décevant, ce pseudo brulôt contre l'extrême droite est d'autant plus ridicule que l'histoire aurait pu être la même dans une famille de reaggeamen cannibales, alors que les teletubbies ont gagné le second tour des élections.
La réalisation de Xavier Gens est aussi passe partout qu'impersonnelle, tout comme son script. Seuls le directeur de la photo et quelques interprètes tirent leur épingle du jeu, à l'instar de Yasmina qui est campée par un sacrée bonne actrice. Quand à Samuel Le Bihan, oulah, son jeu est tellement mauvais qu'on se croyait dans une comédie. D'ailleurs, ça n'aurait pas été si mal.