Stromboli
Mon premier Rosselini.
A la fin de la guerre la superbe Ingrid Bergman se marie vite fait bien fait avec un italien qui passait dans le coin pour ne plus demeurer dans un camp de réfugiés.
Et la voilà accompagnant son tout neuf mari sur l'île de Stromboli, là où le volcan du même nom gronde.
Sur cette île, tout il est moche, et tout il est triste. Et notre splendide héroine ne tarde pas à s'ennuyer à mourir. Enfin non, pas à mourir parce que justement ça l'arrangerait bien.
Habituée au luxe et aux oeillades exhorbités des mâles qui admirent son inhumaine beauté, Ingrid se heurte dans ce village à la rude vie des prolétaires et au regard de haine de ses consoeurs italiennes.
Son mari fait tout pour la satisfaire, du moins du point de vue pécunier - il n'est pas ici question d'orgie sexuelle sur fond de volcan embrasé - mais notre somptueuse femme fatale rêve uniquement de quitter cette île.
Le même mari trime durement toute la journée pour ramener un peu de poisson et du pognon à la maison, Ingrid, quand à elle, se contente de pleurer sur son sort, de se faire des robes avec la fille de petite vertue du coin, et elle trouve même le moyen d'être en position "compromettante" avec le gardien du phare, qui n'est pourtant pas une lumière.
Ainsi la voilà battue par son honnête mari, qui ne sait plus quoi faire pour combler les désirs de sa dame.
A la fin du film, le Stromboli harrassé par la lenteur de l'énigme, lâche quelques flammes et caillous brisant une fois n'est pas coutume un quotidien des plus grisant.
Voilà, c'était mon premier Rosselini, avec une belle photo en noire et blanc, une resplendissante actrice, et de la musique, de temps en temps. Je ne peux pas dire que j'ai trouvé ça mauvais, mais c'est vraiment pas ma tasse de thé.