Demonicus

Dès la première image on se doute qu'on est en présence d'un direct-to-video particulièrement léché dans sa réalisation : décors fabuleux (un chemin en bord de montagne et une grotte), photographie splendide (ils ont sûrement dû emprunter la DV du petit frère du producteur), acteurs impeccables (sourires niais ainsi que hauts talons et blouson rose sont idéaux pour effectuer des randonnées sur pistes rocailleuses).

On suit une petite minute le couple principal qui n'en finit pas de s'étendre sur ses futurs ébats, puis vient la surprenante découverte d'une grotte, comme ça, en plein milieu de la montagne. Dingue !
James, organisateur de la petite balade buccolique, s'y précipite. Il tombe oeil à orbite avec un squelette en plastique moche et une étrange armure de gladiateur, elle aussi en plastique moche. N'écoutant que son courage - et le script - ne craignant pas le ridicule, il enfile de suite le costume. Le voici maintenant possédé par l'âme de Tyrannus, tin tin tin ! Malheureusement pir le petit Jimmy, Tyrannus était un gladiateur serviteur du mal qui a été jadis battu par Spartacus, serviteur du bien. Si, si, c'est bien ça l'histoire.

Agile comme une langouste centenaire aux articulations soudées par le corail, une fois vétu, le jeune aspirant de Maximus se lâche totalement dans une démonstration d'habileté belliqueuse extrêmement impressionante. C'est le must see du métrage, du moins si on est capable de thriller devant l'insoutenable intensité d'un escargot attaquant sauvagemment une feuille de laitue.

A partir de cet instant précis, j'ai un peu perdu le fil du scénario car j'étais en train d'essayer de reprendre ma respiration. En effet, je m'était écroulé de rire derrière le canapée et j'essayais de me crever les yeux avec la pointe de mon chausson.
Bon rien de vraiment surprenant à ce que le film vire dans le n'importe quoi, vu le pitch le départ. Ce ne serait pas génant si à cet instant précis du film, on n'était pas qu'à une minute trente de son commencement.

Dés lors nous somme témoins de la frénésie meurtrière de James. Le gladiateur maudit va bientôt massacrer tous ses camarades à grands coups d'épées toutes moches et de micro-haches à peine suffisamment aiguisées pour couper de la mie de pain humide. C'est monstrueusement pathétique et par la force des choses extrêment rigolos ! (Il faut cependant prévoir une activité secondaire quand on regarde ce film, genre lire un bouquin ou composer une symphonie en raie mineure avec des écailles de poisson).
Bon je suis peut-être trop dur avec Demonicus, car il semblerait que beaucoup de monde l'apprécie, je cite :

*** DEMONICUS IS SO COOL!!!
The movie was absolutely stunning.

Il y en encore une page entière ici. Eux aussi ce sont bien marré en voyant cet objet filmique !